Chaises musicales en mer de Chine

Charlotte Flaba
23 Septembre 2014



Depuis une cinquantaine d'années, la mer de Chine du Sud est la scène d'affrontements entre ses riverains concernant les richesses qu'elle recèle et les territoires sans propriétaire défini. Ce conflit encore irrésolu s'étend en Occident avec l'intervention des États-Unis et influence les rapports entre les antagonistes.


Crédit Hau Dinh/AP/SIPA
Crédit Hau Dinh/AP/SIPA
Depuis que les pays ont découvert qu'il y avait autant, voire plus, de richesses dans les continents que dans les mers et océans, ils font la course « à qui appartiendra les terres internationales ». En effet, il est prévu dans la Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit de la mer que chaque pays a un droit sur une zone délimitée appelée ZEE (Zone Economique Exclusive) qui longe les côtes d'une distance de 200 miles marins avec une possibilité de rallongement d'environ 200 km grâce au plateau continental.

Toutefois, cette délimitation met en marge des territoires internationaux dits aussi « haute mer » qui appartiennent à la fois à tout le monde... Et à personne. Elle représente plus de la moitié des océans et regorge de richesses impossibles à exploiter car la seule exploitation autorisée dans ces eaux internationales doit être de l'ordre de l'intérêt de l'humanité. 

La situation compliquée de la mer de Chine du sud

La mer de Chine du Sud, aussi appelée la mer de Chine méridionale, tout comme l'océan glacial Arctique, est un lieu de conflit international. Elle est entourée de la Chine, de Taïwan, du Japon, de la Malaisie, du Cambodge, des Philippines, du Vietnam et de l'Indonésie. Et comme toute mer, elle déborde de richesses non exploitées ce qui attire alors les entreprises chinoises et japonaises principalement. Depuis 50 ans, il existe un conflit à propos de la possession des îles Senkaku/Diaoyu, noms japonais et chinois. En effet, ces îles se situent pile à l'endroit où la ZEE de la Chine et la ZEE du Japon se croisent. La Chine a d'ailleurs proclamé une zone de protection aérienne au-dessus de ces îles pour être averti des avions qui survolent la zone, toutefois cette proclamation a été ignorée par les Etats-Unis. 

Les îles Paracelles et Spratley font aussi l'objet de disputes puisqu'elles se trouvent en haute mer mais sous le contrôle de la Chine alors qu'elles sont aussi revendiquées par le Vietnam et Taïwan. De plus, la démarcation faite par la Chine au sortir de la Seconde Guerre mondiale dans la mer est reconnue par peu de pays.

Le conflit sino-japonais

La Chine et le Japon se battent sur deux fronts : militairement et diplomatiquement. Les deux se dotent de protection militaire avec de nouvelles flottes, surveillent attentivement leur zone aérienne. Ce conflit est souvent qualifié de « froid » car il n'y a pas d'attaque réelle, le Japon ne disposant pas d'une armée. Ils font des pieds et des mains pour rallier les autres pays à leur cause. Récemment il a été annoncé que le président chinois Xi Jinping a l'intention d'aller en Inde pour tenter un rapprochement malgré les conflits antérieurs et la visite du premier ministre indien Narendra Modi à Tokyo. Toutefois l'Inde ne ferme pas complètement sa porte aux investissements chinois.

Rajoutons à cela l'intervention américaine suite à l'appel de la Malaisie avec le soutien des Philippines pour limiter la progression chinoise en mer de Chine du Sud. Cependant, cette situation devient dangereuse dans le sens où il y a déjà eu une collision entre un chalutier et un porte-avions, et où plusieurs incidents ont été évités de peu. 

Nonobstant l'intervention des Etats-Unis, aucun organisme international ne compte pour le moment prendre de décision à propos de ce conflit qui dure depuis des décennies. 

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