Jeux Panarméniens : des JO pour l’identité arménienne

8 Août 2016



Sur plus de 11 millions d’Arméniens dans le monde, à peine plus de 3 millions vivent en Arménie. Avec une telle diaspora, difficile d’entretenir l’identité culturelle de ce peuple éparpillé aux quatre coins du monde. Pour y parvenir, le pays crée de nombreuses initiatives. Le Journal International s’est intéressé à l’une d’entre elles : de véritables Jeux Olympiques qui voient s’affronter Arméniens de tous les pays.


C’est un événement sportif aussi attendu que les Jeux Olympiques dans le pays, même si « c’est moins intéressant sur le plan sportif », admet Yana. Si elle reconnaît que le niveau est moins relevé, cette étudiante de 21 ans demeure fidèle à l’événement pan-arménien qui a lieu tous les 4 ans. « C’est un moment joyeux, je ne suis pas une grande fan de sport, mais je regarde toujours les cérémonies d’ouverture et de fermeture ».

175 villes, 35 pays

Imaginés dès 1987 alors que le pays faisait encore parti de l’URSS, les Jeux n’ont pu voir le jour qu’en 1999. La mise en place a notamment été freinée par la guerre du Haut-Karabagh avec l’Azerbaïdjan de 1988 à 1994. L’objectif était de réunir la communauté arménienne autour d’un grand événement sportif. Depuis, six éditions ont eu lieu, la dernière en 2015 ayant rassemblé 175 villes de 35 pays différents.

Au programme, des disciplines présentes aux Jeux Olympiques : athlétisme, handball, natation… mais aussi d’autres plus originales telles que le futsal, les échecs ou même le bras de fer.

Les jeux ont toujours lieu sur le territoire arménien, une majorité des épreuves se déroulant dans la capitale, Erevan. Les participants doivent disposer d’un passeport arménien et peuvent alors concourir, défendant les couleurs de leur ville de résidence. « Istanbul – Sydney » au basketball, « Marseille – Chaltyr » en football, ou encore « Moscou – Erevan » en beach volley… L'événement donne lieu à des affiches pour le moins originales.

Quel avenir pour les jeux ?

Le succès de ces jeux est depuis longtemps confirmé, chaque édition comptant plus de participants et une plus grande médiatisation par la presse arménienne. Des jeux d’hiver ont même vu le jour en 2014 et vont être réédités en 2018, ayant ainsi lieu le même mois que les Jeux Olympiques d’hiver. « Nous n’avons pas beaucoup de sportifs qui participent aux JO, nos jeux sont plus amateurs », confie Vahan, un Arménien de 18 ans qui suit chaque édition à la télévision et aimerait assister à des épreuves en vrai.

Les prochains jeux d’été, qui se tiendront en 2019, sont sources de débat. Pour la première fois, ils se tiendront dans le Haut-Karabakh. L’instabilité de la région pourrait menacer la sécurité. Le choix de ce lieu semble justement être une décision politique : celle de raviver le sentiment d’appartenance aux Arméniens de cette enclave disputée par l’Azerbaïdjan.

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