Le roi est mort ! (Enfin, presque...)

L'édito de Geoffrey Saint-Joanis

7 Janvier 2013



Comment ne pas commencer ce premier édito 2013 par vous souhaiter une bonne année, à vous, survivants de cette fin du monde ? Je le conçois, je n’ai pas tenu mes engagements et ne publie, à ce jour, que mon second édito. La faute à l’homme à la barbe blanche ? Sûrement !


Le roi est mort ! (Enfin, presque...)
Une recette pour débuter l’année avec un bon édito ? Peut-être en clôturant l’année qui se termine. Et cette année 2012 aura marqué les mémoires, notamment d’un point de vue électoral, entre la France, les Etats-Unis, la Russie mais surtout le Venezuela. Qui aurait imaginé que le révolutionnaire Chavez aurait été réélu face à un Henrique Capriles déterminé à en finir avec la révolution bolivarienne ?

Cependant, l’homme aux multiples mandats ne verra peut-être pas son quatrième mandat s’officialiser. Et pour cause, un cancer classé « secret défense », après trois opérations, pourrait bien être son dernier adversaire. Mais qu’adviendra t-il du « Chavisme » ? Selon les dernières rumeurs, le Président (Prince) aurait désigné son dauphin : Nicolas Maduro. Et, quelle surprise de ne pas voir un militaire nommé comme successeur. Car non, chers lecteurs, Maduro n’a pas fait ses armes au sein de l’armée, comme l’actuel dirigeant. Arrivé en politique par le syndicalisme, il a présidé l’Assemblée nationale avant d’être nommé ministre des Affaires étrangères en 2006. Un ministère qu’il cumule avec la vice-présidence.

Son « successeur » ? Et la démocratie dans tout ça ? L’opposition crie à l’outrage, demandant à suivre ce que prévoit la Constitution, selon laquelle le Président de l’Assemblée nationale prend les rênes du pays jusqu’aux prochaines élections. Sur le papier, la solution est là, mais la réalité est tout autre. Diosdado Cabello, ex-militaire de 49 ans et fidèle de la première heure de Hugo Chavez et actuel president de l'Assemblée nationale, refuse de remplacer le futur ex-président Chavez. 

Si certains y perçoivent un pied de nez à la législation vénézuélienne, d’autres y décèlent une chance pour l’opposition. Avec un refus de coopération de la part de Cabello, l’opposition sera en droit de demander de nouvelles élections. Les candidats ? Pour les Chavistes, Maduro deviendra leur guide. Pour l’opposition, le preux chevalier blanc Capriles croisera de nouveau le fer. Un pronostic ? Avec une aura bien moins affûtée que son maître, Maduro devra compter sur des alliés de poids pour contrer le jeune prince Capriles, déterminé à prendre le pouvoir comme l’a fait, treize ans auparavant, son ennemi juré.

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Geoffrey Saint-Joanis
ex-Rédacteur en chef du Journal International, accro à l'histoire des monarchies européennes, aux... En savoir plus sur cet auteur