Rugby : le Servette de Genève, club suisse qui joue en France

10 Mai 2016



Le stade Pierre-Duboeuf à Bron (Rhône) a accueilli le 23 avril dernier la finale du championnat de rugby du Lyonnais de 2e série, le Servette Rugby Club de Genève face au BOC Belley (Ain). Des deux finalistes, le club suisse s’est imposé 48 à 3. Le Journal International a choisi de s’intéresser à cette formation qui à réussi à se positionner comme un adversaire redoutable dans les compétitions amateurs de la fédération… française.


Le Servette Rugby Club de Genève (SRC Genève) a entrepris de rejoindre le rugby hexagonal en 2014, à la suite de négociations avec la Fédération française de rugby (FFR) et son président Pierre Camou. Un accord est trouvé : le club est admis à pratiquer avec des clubs rhônalpins du comité du Lyonnais, à la condition de commencer par la 3e série (équivalent de la 10e division). Pierre Camou n’a pas souhaité que les Genevois bénéficient d’un passe-droit, d’autant plus que leur arrivée a été vécue avec beaucoup d’amertume par les autres clubs – beaucoup ayant fait part de leur mécontentement auprès du président du comité lyonnais. Une réunion avec les clubs locaux a permis de calmer les tensions. Contacté par Le Journal International, le club assure aujourd'hui avoir « de bonnes relations avec les clubs du comité » et met « un point d'honneur à recevoir du mieux possible les équipes ».

Connaissant actuellement une ascension notable dans la compétition régionale, le club a rapidement suscité l'intérêt des médias spécialisés, certains faisant le pari d'une arrivée en Top-14 – la première division française – pour après 2020. Les dirigeants se veulent néanmoins plus réalistes et ont le souci de « prendre les objectifs les uns après les autres ». Le premier étant le championnat de France de 2ème série, même si le club se projette à plus long terme sur la division fédérale et pour ensuite « se stabiliser à ce niveau ».

La branche rugby du Servette a été créée en 1890 – avant la section football – et a disparu pendant la Première Guerre mondiale. Entamée il y a deux ans, la relance a été initiée par trois dirigeants du club : Marc Bouchet, actuel président, Alain Studer, directeur sportif et Didier Fischer, président délégué. Ils s’allient à l’époque au Canadien Hugh Quenner, déjà propriétaire des clubs de hockey et de football, sous la holding « Servette », qui ne détient aujourd’hui plus que l’activité hockey, le SRC ayant été repris en main par le trio Bouchet-Studer-Fischer. Cet apport financier a notamment permis de bénéficier d’installations audacieuses. Le stade de la Praille – d’une capacité de 30 000 places et ayant accueilli des matchs de l’Euro 2008 de football – paraît ainsi démesuré quand les rencontres du club attirent au maximum 500 supporters.

Le club peut compter sur un budget d’environ 500 000 euros affectés à la gestion du stade et à la formation des jeunes recrues. Ce dernier poste de dépenses constitue l'enjeu premier du SRC Genève qui souhaite permettre aux jeunes de « disputer plus de matchs qu'en Suisse et à un niveau compétitif ». Pouvant être considérés par certains comme dignes d'un niveau professionnel, les joueurs de l’équipe première ne sont pas rémunérés, tout au plus sont-ils dédommagés de leurs frais kilométriques. Certains sont accompagnés dans leur recherche d’emploi. Les ressources proviennent majoritairement de sponsors locaux démarchés par les dirigeants ainsi que des recettes de billetterie, le club ne recevant aucune subvention.

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