Trois candidats pour la domination asiatique

Axel Fix, correspondant à Séoul (Corée du Sud)
7 Décembre 2012



L’élection du nouveau président chinois, le Japon en crise économique se transformant en crise politique et les élections présidentielles en Corée du Sud, voilà une fin d’année agitée sur le plan de la politique en Asie du Nord-Est. En effet, l’Empire du Milieu, le pays du soleil levant et le pays au matin frais sont tous trois en concurrence pour la domination de l’Asie.


Tableau électorale dans le quartier de Shinjuku à Tokyo
Tableau électorale dans le quartier de Shinjuku à Tokyo
Plus que des enjeux politiques nationaux, ce sont des enjeux régionaux que connaissent les trois pays les plus puissants d'Asie du sud-est. Au coeur de l'actualité asiatique, les changements de chef d'Etat et autres bouleversements politiques en Chine, en Corée du Sud et au Japon se doublent d'une lutte pour le contrôle de la région Nord-Est de l'Asie. 

La Chine, seconde puissance économique mondiale, connait depuis peu un ralentissement de sa croissance qui est préjudiciable pour l’ensemble de son économie. Le 15 octobre, Xi Jinping, 59 ans, a été désigné pour être le nouveau président de la République Populaire au 18e Congrès du Parti communiste chinois. La Chine connaît actuellement d’importants problèmes de corruption, mais également de bureaucratie, et avec une classe moyenne grandissante, le désir d’une amélioration de la qualité de vie se fait ressentir au sein de la population.

D’un autre côté le Japon continue à s’enfoncer dans sa crise politique. En décembre auront lieu des élections législatives anticipées suite à la dissolution de la Chambre des députés du Parlement. Le changement de premier ministre qui se tiendra le 16 décembre sera le septième depuis 2006. La dissolution a été proposée par le chef du gouvernement de centre gauche Yoshihiko Noda une dizaine de mois avant le terme de la législature Elle a été approuvée par l'empereur Akihito. Shinzo Abe, représentant du Parti libéral-démocrate du Japon et ancien premier ministre, souhaite revenir sur le devant de la scène et faire gagner la droite lors de ces élections anticipées.

En Corée du Sud, les élections présidentielles de 2012 se tiendront le 19 décembre. Trois candidats s'opposeront : la seule femme en lice, Park Geun-hye est la fille de l’ex-président Park Chung-Hee (1963-1979) et est surnommée la « fille du Dictateur ». Moon Jae-in, avocat de formation, représente le Parti Démocrate. Il est connu pour être un proche de l’ex-président Roh Moo-hyun, qui s’est suicidé en 2009 suite à une affaire de corruption. Enfin, Ahn Cheol-soo, surnommé « le surdoué » a quant à lui, la faveur du jeune électorat. Né en 1962, ce médecin a occupé une chaire de doyen dans une faculté de médecine alors qu'il n'avait pas 30 ans et a mis au point un antivirus informatique en 1988. En 2011, il a largement contribué à la victoire de l'actuel maire de Séoul, candidat indépendant, en lui apportant son soutien.

Une fin d’année chargée sur le plan politique en Asie du Nord-Est, avec en fond, un conflit territorial entre la Chine et le Japon pour les îles Diaoyu-Senkaku. Mais également la reprise des essais de missiles moyenne-portée par la Corée du Nord pour impressionner ses voisins et particulièrement la Corée du Sud. Alors que la Chine se place en candidat direct pour la domination de l’Asie de par sa puissance économique et démographique, le Japon reste un modèle pour l’ensemble de l’Asie et particulièrement la Corée du Sud, qui tente de devenir un acteur incontournable dans la région. Un récent article paru dans le Korea Times par Michael L. McManus parle de Séoul comme de la Bruxelles de l’Asie. Idée intéressante quand on connaît les volontés de puissance de Tokyo et Pékin.

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