Un road-trip pour l’Europe : à la rencontre des eurosceptiques

Alia Fakhry
26 Novembre 2014



Au terme des élections de mai dernier, les eurosceptiques remportaient près d’un quart des sièges au Parlement européen. Un paradoxe qui en dit long sur l’état de l’Europe d’aujourd’hui, minée par la crise et la montée des nationalismes. A qui la faute ? Une équipe de jeunes journalistes s’est posée la question et a décidé de partir en road-trip pour trouver des réponses.


Crédit DR
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La montée en puissance des sentiments anti-européens constitue aujourd’hui une réalité ancrée dans toutes les consciences. Inutile de vous rappeler les scores obtenus par les mouvements d’extrême droite français, néerlandais ou hongrois, la poussée des régionalismes en Italie du Nord ou en Catalogne, la colère grecque ou encore le spectre du référendum « Brexit » qui pourrait faire sortir le Royaume-Uni de l’Europe en 2017. 

La faute à quoi ? La crise est sur toutes les lèvres, à laquelle s’ajoute parfois l’austérité allemande, la technocratie européenne, la montée des nationalismes et de la xénophobie. En d’autres termes, la peur. La peur sous toutes ses formes : incertitude économique, crainte de l’autre, perte d’espoir en l’avenir et ses promesses. La machine « Europe » serait-elle en rade ? 

Un road-trip pour l’Europe

A la manière de Florence Aubenas, grande reporter au Monde, qui est récemment partie investiguer « En France », titre de son dernier ouvrage, dans lequel elle raconte son périple de ville en village à la recherche des peurs et des espoirs des Français, une équipe de jeunes journalistes allemands vient de mettre sur pied un projet de grande envergure. 

Génération Séparation est un concept multimédia qui combine photo, vidéo et texte, le tout en ligne et avec le précieux relais des désormais indispensables réseaux sociaux – Facebook, Twitter, Youtube et Instagram. Un projet qui s’inscrit donc totalement dans sa « génération » et voulant prendre la mesure de sa « séparation ». L’idée est à la fois simple et ambitieuse. Dix-huit reporters répartis en différentes équipes éparpillées aux quatre coins de l’Europe, de Barcelone à Riga en passant par Nicosie et Londres, sur les traces des mouvements anti-européens, des politiques locaux et des citoyens comme les autres pour trouver des réponses au malaise ambiant. 

Alors que les grands médias ont trop souvent tendance aujourd’hui à pointer du doigt ces mouvements populistes, nationalistes ou indépendantistes en les diabolisant, cette jeune équipe a décidé de traiter la question autrement. Les ignorer, tenter de les oublier, ne fait pas avancer le débat. Pire encore, cet aveuglement médiatique ne fait que leur laisser le champ libre. Et comme le dit un proverbe maure, « celui qui ne voyage pas ne connaît pas la valeur des hommes ».

A la rencontre de l’autre visage de l’Europe

Génération Séparation propose un concept tout à fait innovant. Si les réseaux sociaux sont mis en avant, permettant d’une part de relayer et diffuser le contenu de l’enquête mais également de créer une réelle interaction avec le public, le cœur du projet se trouve dans le travail de terrain et nous rappelle que si la presse et les médias connaissent des jours difficiles, le journalisme d’investigation n’est pas pour autant condamné. Et si le sujet traité est hautement politique, l’équipe a fait le choix de laisser de côté les grands débats d’idées, les querelles politiciennes pour mettre en lumière les personnes qui, aujourd’hui, font et défont l’idée européenne à travers le continent. 

Autour d’un déjeuner avec les indépendantistes catalans, pendant une partie de foot avec le jeune frère du basque Xabi Alonso, en rendez-vous avec le responsable des Jeunes FN ou en compagnie d’un groupe de rock serbo-croate ils vont tenter de prendre la mesure de l’Europe d’aujourd’hui. Si la génération Erasmus est souvent montrée en exemple comme un accomplissement de la construction européenne, la « génération séparation » reste encore une grande inconnue. 

Un road-trip à travers l’Europe à suivre donc en live et en anglais à partir du 26 novembre sur Génération Séparation mais également sur Facebook, Twitter  et Instagram avec le #gensep. Stay tuned !

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