Bangkok la bouillonnante

14 Septembre 2013


La première étape d’un voyage de deux semaines en Thaïlande qui débute au cœur de sa capitale. Une métropole effrayante qui cache son apparence tant elle regorge de surprises dans chaque coin de son immense étendue. Récit de découvertes inattendues.


Crédit Photo -- Baptiste Goursaud / Le Journal International
Tout juste débarqués d’un vol du matin venant de Phuket, mes compagnons de voyage et moi avons découvert la capitale de la Thaïlande. 14 millions d’habitants peuplent cette capitale bruyante, odorante et remplie de vie. Premier constat, et c’est le cas pour tout le pays, il y fait très chaud et humide, les rayons du soleil alourdissant cette chaleur qui vous prend à la gorge. Après un petit-déjeuner, nous décidons de nous rendre dans Chinatown en Sky Train, un des seuls moyens de transport public de la ville. Au-dessus de la route, il permet d’apprécier une jolie vue sur les gratte-ciels.

À la découverte de Chinatown

Le quartier de Bangkok, aussi appelé Yaowarat, existe depuis 1782, lorsque la population chinoise, constituée majoritairement de travailleurs participant à la construction de la ville qui furent chassés d’un autre quartier, Ko Ratanakosin, par le gouvernement. À l’image de Bangkok, le quartier pullule de petits stands roulants proposant de la nourriture plus ou moins fraîche. Le bruit, le monde et la chaleur nous plombent pour notre première journée dans la ville. Nous déambulons dans un marché couvert où l’on trouve toute sorte de produits, du gadget pour portable jusqu’aux tapis pour salon. Des locaux et des vendeurs traversent avec leurs chariots et leurs mobylettes dans des allées étroites et bondées. Nous mangeons dans un restaurant thaï au bord de Chinatown, les plats thaïs à base de poulets, de crevettes ou de riz sont délicieux et pas toujours épicés.

Le repos au Banyan Tree

Le soir, nous décidons de profiter de la piscine de l’Hôtel Banyan Tree située au 21e étage, elle permet d’avoir une vue dominante sur toute la ville. Le coucher de soleil se révèle être un moment magique. L’hôtel possède un skybar, le Moon Bar, au 59e où nous nous rendons pour siroter des cocktails et découvrir une vue cette fois-ci à 360 degrés sur Bangkok. Moment de plaisir après une journée éreintante.

Le lendemain, nous allons dans le centre historique de la ville, non loin du Palais Royal et du Wat Pho avec son buddha couché, le temple Wat Ahrun se dresse sur les berges du tumultueux fleuve Mao Nan Chao Phraya. Le temple d’allure militaire est recouvert de morceaux de faïences, il marqua le renouveau de Bangkok après la chute d’Ayuthaya, l’ancienne capitale du Siam. Nous revenons sur l’autre rive du fleuve en longtail boat pour nous rendre en tuc-tuc au buddha debout.

Ayatuyah, l’ancienne capitale du Siam

Crédit Photo -- Baptiste Goursaud / Le Journal International
La ville ravagée par la guerre et marquée par le temps fut la capitale du Siam entre 1350 et 1767, elle regorge de temples où l’on se rend compte de la grandeur du royaume d’antan qui s’étendait sur un territoire plus vaste que la France et l’Angleterre réunies. La ville était un important port de commerce. 33 rois et 70 guerres se succédèrent en pas moins de quatre siècles. Les Birmans mirent fin au royaume dans le sang, la destruction et les pillages. La chute du royaume eut lieu en 1797. Les vestiges de cette flamboyante cité sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991.

De Bangkok, le meilleur moyen pour se rendre dans la ville est le train pour 20 Baht (environ 0,50€) et 1 heure 30 de voyage, nous atteignons la ville où nous louons des vélos pour visiter les temples. Le Wat Phra Mahatat abrite dans son enceinte une tête de buddha en grés enchevêtrée dans les racines d’un arbre. On ne sait pas exactement comment elle est arrivée là : deux hypothèses cependant, la première : la tête fut abandonnée par les Birmans lors d’un pillage (toutes les statues dans le temple ont été décapitées), la deuxième : des voleurs plus récents ont laissé leur trop lourd butin sur le sol, l’arbre grandissant autour de la tête. Le prang du temple Wat Ratburana qui fait face au Wat Phra Mahatat, est recouvert de représentations de créatures mythiques et de lotus. Il fut construit au 15e siècle.

Crédit Photo -- Baptiste Goursaud / Le Journal International
Les trois tours du Wat Phra Si Phanset sont les emblèmes d’Ayuthaya. Telles de grandes cloches posées sur le sol, elles se découpent dans le bleu du ciel. Construit au 14e siècle, le temple contenait un buddha doré de 16 mètres que les Birmans firent fondre. Nous découvrons pas très loin le kraal des éléphants où il est possible de louer un des animaux pour découvrir les vestiges. Voir les éléphants drapés de jaunes et de rouges se balader nonchalamment dans la cité rappelle la grandeur passée du Royaume du Siam, dont le drapeau arborait un éléphant blanc.

Nous terminons notre visite par le Wat Phanan Choeng où il est possible de voir un buddha de 19 mètres entourés de pas moins de 84 000 statues de buddhas. On sent que ce temple, encore plus que les autres, et rempli de spiritualité, les rites de cette religion nous sont inconnus et c’est sur le quai de la gare en attendant notre train du retour que nous en apprenons plus lorsqu’un moine bouddhiste vient à notre rencontre et prendre quelques minutes pour nous expliquer les fondements de la religion bouddhiste, l’importance de l’esprit, de la couleur jaune et des différents rites veillant à la protection de chacun. Le bouddhisme est la religion majoritaire en Thaïlande, en effet plus de 95% de la population la pratique.

Pour sortir, Khao San Road

Tard le soir, nous reprenons un Tuc-tuc pour nous rendre à Khao San Road, le lieu où tout le monde sort à Bangkok, nous dit-on. Or la rue est assez courte et banale : les bars crachent de la musique commerciale et les gens alcoolisés pour la plupart mangent et prennent à boire dans les petits stands disposés sur les trottoirs. Nous sommes un peu déçus, et préférons un bar plus calme dans une rue parallèle. Bangkok est plaisante à cette heure de la nuit, malgré la chaleur toujours pesante.

Chatuchak, le Roi des marchés

C’est l’un des plus grands marchés au monde où nous décidons de nous rendre en ce dimanche matin. Il se situe au nord de la ville et nous nous attendons à quelque chose à l’image de Bangkok, parfois un peu désorganisé. Il n’en est rien, nous trouvons de nombreuses petites boutiques bien organisées dans un labyrinthe sans fin. On trouve là aussi de tout que cela soit des vêtements à la mode à prix tout à fait raisonnable ou bien de quoi se restaurer, ce marché est un dédale où il fait bon se perdre pour faire de bonnes affaires. Nous y passons la matinée avant de retourner à Phuket, dans le sud du pays.

Cette métropole si particulière ne vous laissera pas de marbre, au début agaçante et fatigante, elle se révèlera extrêmement attachante. La ville étant extrêmement étalée, je vous conseille de préférer les taxis plutôt que les Tuc-tucs qui sont souvent des attrapes-touristes. Les nombreux temples de la ville vous feront découvrir, le bouddhisme, cette religion parfois peu connue des Occidentaux



Etudiant à Sciences Po Paris, j'ai écrit sur l'Autriche, l'Italie et d'autres sujets qui me… En savoir plus sur cet auteur