De Saint-Pétersbourg à Moscou : voyage au coeur de l'immensité russe

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4 Septembre 2013


Deux semaines, 5 villes. J’ai eu la chance de pouvoir visiter la Russie et la Croatie : Moscou, Saint-Pétersbourg, puis Dubrovnik, Hvar et Split. A travers cette première semaine de périple, j’ai pu réaliser mon rêve de petite fille. J’ai toujours été passionnée par la Russie, son histoire, sa culture. C'est lors de ce voyage que j'ai pu admirer et découvrir l'immensité des deux mégalopoles russes.


Saint-Pétersbourg, entre ville historique et mégalopole contemporaine

Eglise Saint Sauveur | Crédits photo -- orichan.canalblog.com
Une ville immense...c'est la première impression que j’ai eue lors de mon arrivée en Russie, à Saint-Pétersbourg. Dans le passé, j’ai eu la chance de visiter Rio de Janeiro, Pékin, ou encore New York, mais la Venise du Nord est une mégalopole totalement différente. On y reconnait au premier coup d’œil le style stalinien très ancré dans le paysage. Immensité également par sa population : les jeunes Russes longilignes ne sont pas un mythe. Vêtues de robes les unes plus courtes que les autres aux talons très hauts et aux yeux variant de bleu cristal à vert émeraude, elles déambulent gracieusement sur les grands boulevards de Saint-Pétersbourg.

J’ai eu la chance de visiter les palais de la tsarine Catherine. Ceux-ci font toute la richesse de la ville, au même titre que le musée de l’Hermitage, qui fait aussi office de salle de cérémonie pour les mariages de l'élite russe. La ville a été dessinée par Pierre le Grand en personne : comme il en avait rêvé, les avenues sont très larges et les quais de la Neva ont été revêtus de granit par Catherine II.



Musée de l'Hermitage | Crédits photo -- Nina Ollier/Le Journal International
Saint-Pétersbourg reste une ville en construction et en cours de modernisation. Les palais ont été pillés par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale et ceux-ci sont toujours en restauration. Des quartiers résidentiels tel que le « Leader Tower » ou encore «  La Perle de la Baltique » vont rapidement faire surface. Durant cette première partie du voyage, j'ai pu sympathiser avec notre guide. Agée d’une soixantaine d’année, elle me raconte qu'elle fait partie de ces gens qui ont connu les périodes phares de l’URSS et qui en sont nostalgiques.

Bien que son discours soit sûrement subjectif et à relativiser, elle nous a fait part de ses doutes quant à l’avenir du pays. Avec la chute du Mur, et l’arrivée du capitalisme en 1991, la concurrence est arrivée dans le monde de l’économie. De nombreux anciens fonctionnaires se sont retrouvés au chômage ou ont dû faire face à la concurrence accrue d’entreprises privées qui voyaient le jour. Comme en témoigne la banlieue de Saint-Pétersbourg et les vestiges du communisme qu'elle abrite : de vieux immeubles rouillés, rongés par le temps, dévastés, où vivent aujourd’hui les plus démunis. Car il vrai que les inégalités se ressentent énormément dans cette mégalopole, mais cela a été encore plus flagrant à Moscou.

Ma guide m'a également parlé du régime politique actuel, « Je pense que les Russes n’aiment pas Vladimir Poutine mais ils l’élisent par manque de véritable concurrent ». Vladimir Poutine, bien que difficilement réélu, se comporte comme un tsar (ses tsars préférés de l’Histoire russe sont Yvan le Terrible et Alexandre II). Cela fait partie de la culture politique du pays « Nous n’avons rien le droit de dire, car ici, tout se sait.» Elle nous confirme que bien que le KGB ait été dissous, les services de renseignement sont toujours extrêmement puissants surtout avec un Président, ancien agent secret du KGB. J’ai été particulièrement surprise par le contrôle que nous avons eu à notre arrivée en Russie (visa obligatoire avant le départ pour un séjour de moins de huit jours) et tout au long du voyage (chaque hôtel devait nous déclarer à la police le jour de notre arrivée). Pour nous rendre à la capitale, nous avons pris le train « La Flèche Rouge » qui est un train de nuit très typique.

Place Rouge | Crédits photo -- Helen & Vlad Filatov/Shutterstock
Moscou concentre 65 % de la richesse de la Russie. L'image d'une ville très riche et luxueuse, déjà présent dans le centre de Saint-Pétersbourg, s’est décuplée à Moscou. Les nouveaux riches, anciens membres de la Nomenklatura et du KGB sont partout. Sur la Place Rouge, en face du Kremlin, se trouve le Goum, seul magasin libre durant l'époque communisme, aujourd'hui devenu un centre commercial de luxe. On y trouve de l’épicerie fine (du caviar évidemment et de la « Beluga Vodka ») mais également les grandes marques de haute couture. Chaque client peut tout naturellement essayer des tenues en sirotant une coupe de champagne et en dégustant du Beluga… tous les excès luxueux sont présents.

La Place Rouge, mondialement connue, est composée de la Cathédrale Saint Basile le Bienheureux construite en 1555, abritant le tombeau de Basile le Bienheureux, du Kremlin et du mausolée de Lénine et du Kitaï-gorod (quartier d'affaires entouré par un enceinte médiévale).



Théâtre du Bolchoï
J’ai visité les jardins du Kremlin ainsi que ses églises car l’intérieur des bâtiments politiques et la résidence du Président ne sont pas ouverts aux visites. Lors de l’époque communiste, célébrer le culte orthodoxe était interdi. Dès la chute du mur de Berlin, la Russie est devenue très attachée à la religion. A l’intérieur du Kremlin, on retrouve de nombreuses églises de style byzantin, ainsi que des chapelles privées à l’intérieur des ministères. La religion a pris une place prépondérante et entretient des relations étroites avec le pouvoir depuis la mise en place du système capitaliste.
Après notre visite de la place Rouge, nous avons déjeuné au Café Pouchkine, ouvert en 1991 par un français, suite à la chanson Nathalie de Gilbert Bécaud. Le décor est assez kitch mais le bœuf Stoganoff y est délicieux.

L'architecture moscovite a été une vraie découverte pour moi. Bien que totalement opposé au style occidental, l’architecture me paraissait familière. Les immeubles n’ont pas tous été imprégnés du réalisme socialiste et du stalinisme. Le quartier d’affaires paraît « américanisé » par ses grands buildings mais il aurait été regrettable que Moscou perde de son cachet avec de tels excès. La ville de Moscou a refusé de suivre le projet de l’architecte français, Le Corbusier, qui voulait raser l’ensemble de la ville pour en faire des buildings.

Pour finir en beauté, j’ai eu la chance d’aller voir un ballet au théâtre du Bolchoï. Le théâtre est la scène la plus prestigieuse de Moscou : des ballets et pièces de théâtre y sont représentés. Le théâtre du Bolchoï est l'endroit parfait pour découvrir et admirer la grâce russe, cette forme de culte pour le sport et, plus particulièrement, la danse et la gymnastique. Le Lac des Cygnes, ballet de Tchaikovsky, était à l'honneur ce soir là : le décor, les costumes, le contexte, la chorégraphie, tout était somptueux ! Le lendemain matin, nous voilà parties pour Dubrovnik, pour de nouvelles aventures bien différentes…!



Étudiante à Sciences Po Bordeaux, curieuse de tout et passionnée de politique, je pars à Turin… En savoir plus sur cet auteur