L'Europe de l'Est n'oublie pas ses vieux démons

L'édito de Geoffrey Saint-Joanis

10 Décembre 2012



Depuis 2008, le Journal International essaie de vous retranscrire une actualité internationale qui passe à la trappe. Mission réussie ? Peut-être. Magazine diffusé en France et dans plus de dix pays, voilà que la Rédaction se lance sur la toile en septembre dernier. Paradoxal, me direz-vous ? C'est Internet lui-même qui a lancé cette manière de traiter l'information le plus rapidement possible. Je suppose qu'avec cette nécessité de suivre le rythme Internet, chez nos chers confrères, ce doit être le branle-bas de combat. Mais, malgré notre apparition dans ce flux continu, nous essayons de nous démarquer en vous présentant des sujets parfois uniques, ou, du moins, qui passent inaperçus.

Lors de notre dernière conférence de Rédaction, on m’a dit « fais-nous un édito tous les lundis ». Ok ! Je me présente donc à vous avec ce premier jet, vierge comme un premier matin de printemps, tremblant en écrivant ces quelques lignes.

Essayons de rester professionnel, et parlons de l'actualité de cette semaine qui vient de se terminer sous un froid sibérien (NDLR : c'est l'hiver). Je ne vais pas, comme le veut l'exercice, cibler mon édito sur un sujet en particulier, car ce serait prétentieux de ma part que de hiérarchiser l'actualité.
Un début de semaine particulièrement chargé à l'est de l'Europe, notamment avec la démission du Premier ministre ukrainien Mykola Azarov et de son gouvernement, mais également l'élection de Borut Pahor, ancien Premier ministre slovène face au président sortant. Une « Obamania » lors des présidentielles américaines, mais aucun bruit du côté ukrainien, alors que le gouvernement ouvre une porte encore plus grande au renforcement du pouvoir, et qu'il soit « critiqué pour le recul de la démocratie, l’approfondissement de la corruption dans le pays et des pressions sur les milieux d’affaires ». Un sujet particulièrement important, que les grands médias tendent à oublier, ou à boycotter. Ce que nous oublions, c'est que l'enjeu de l'Europe est peut-être bien à l'Est. Politiquement, il faut rappeler que le front de l'Est s'enfonce dans un nationalisme de plus en plus présent, comme la Hongrie, qui n'est plus que le fantôme d'une République, la Serbie de Tomislav Nikolić, sans oublier l'Aube Dorée s'imposant de plus en plus dans la vie politique grecque.

Pour terminer, j'aimerais revenir sur notre Une de la semaine dernière qui n'a été que très peu traitée par les autres médias. Malala Yusufzai, jeune Pakistanaise de quinze ans, victime de terroristes talibans pour une cause plus que noble : le droit des femmes à l'éducation. Une vague d'attendrissement a atteint, comme vous avez pu le lire dans nos colonnes, le peuple canadien puisque 200 000 citoyens ont signé une pétition pour que soit remis le prix Nobel de la Paix à la jeune fille. Combattant seule contre l'extrémisme religieux, elle a su s'élever plus haut que l'armée pakistanaise ou même américaine qui, à elles deux, traquent le terrorisme depuis le 11 septembre. Elle, c'est depuis 2009.

A méditer...



ex-Rédacteur en chef du Journal International, accro à l'histoire des monarchies européennes, aux… En savoir plus sur cet auteur