Le Belize, petit nouveau des paradis fiscaux

15 Avril 2013


Indépendant depuis 1981, le Belize, membre du Commonwealth et du Caricom, la Communauté des Caraïbes, est le seul pays anglophone d’Amérique latine. Outre ses nombreux atouts touristiques qu’il ne se retient pas de promouvoir, ce petit pays est surtout un paradis fiscal des plus attrayants.


Sites de plongée, ruines mayas spectaculaires et superbes forêts tropicales, c’est ce que vous offre le pays en surface : un riche patrimoine touristique représentant la principale source de revenus du pays, malgré des infrastructures encore modestes. Mais si l’on cherche la vraie richesse du pays, tournons nous plutôt vers les lois fiscales. Comme l’explique le Journal du Net, les sociétés offshores ne paient pas d'impôts et ne déposent pas leurs comptes. Et ce n’est pas tout : le nom du propriétaire n'est pas connu des autorités et ne figure sur aucun document. De même, les trusts ne sont pas imposés. Warren de Rajewicz, l'auteur du Guide des nouveaux paradis fiscaux, note d'ailleurs que les derniers textes "permettent pratiquement toutes les fantaisies" pour leur gestion. L’article explique aussi que même pour les particuliers, le statut de résident retraité permet d'échapper à toute imposition, à condition de justifier au moins 2 000 dollars de revenus mensuels à vie. Et comme un paradis fiscal n’existe jamais sans un brin de scandale, on peut citer le Belize parmi la liste des pays où le gendre du roi d’Espagne aurait placé de l’argent blanchi.

Outre la fiscalité, l’actualité économique a aussi un œil sur ce pays. Les années 2000 auront été prospères, le Belize affichant un taux de croissance de 4,5%. Mais, bien qu’en février 2007 le gouvernement ait restructuré la quasi-totalité de la dette, la donne a changé depuis la crise économique. Comme le révélait Libération, le pays commence à rencontrer quelques difficultés, en plus de s’attirer les foudres de l’agence de notation Standard & Poor’s. Le Belize avait annoncé, en août dernier, ne pas pouvoir assurer un versement de 23 millions de dollars à ses créanciers, qui correspond aux intérêts d’une dette de 547 millions contractée en 2007 et arrivant à terme en 2029. Cet empreint massif équivaut tout de même à lui seul à plus d’un tiers du PIB du pays. Ces problèmes ont été engendrés par différents évènements tels que des difficultés dans le secteur touristique ainsi que de coûteuses nationalisations.

D’autre part, la découverte d’un gisement de pétrole en 2006 par un géologue français a représenté un atout majeur. Mais au vu de la situation économique actuelle, tous les investissements dans l’or noir du pays ne semblent pas encore rentables pour intervenir de façon significative sur l’économie nationale.

Le Belize est donc un paradis fiscal encore assez instable, malgré ses lois particulièrement favorables.



Etudiante en journalisme et communication audiovisuelle à Madrid. Intéressée par tout, curieuse,… En savoir plus sur cet auteur