Skyfall : James Bond fête son jubilé

Antoine Beauquis
29 Octobre 2012


James Bond fête cette année ses cinquante ans de cinéma. Et 2012 s'annonce déjà comme un grand cru : Skyfall n'hésite pas à jouer avec la nostalgie des fans, sans tomber dans le piège de la répétition.


Il y a tout juste un demi-siècle, Sean Connery, jeune acteur écossais tout à fait inconnu du grand public, crevait l'écran dans James Bond 007 contre Dr. No, inaugurant une longue série de films d'espionnage. L'occasion était trop belle : pour cet anniversaire, l'agent secret 007 reprend du service dans un film-hommage à l'une des sagas les plus populaires de l'histoire du cinéma.

Première bonne nouvelle : Skyfall est sans doute l'un des meilleurs Bond de ces deux dernières décennies. Si la recette ne change pas – effets spéciaux, James Bond girls et gadgets improbables – elle est superbement servie par Sam Mendes, à qui l'on devait déjà American Beauty et Les Noces rebelles. Il livre ici une réalisation soignée, sublimée par des paysages de carte postale, de la Turquie à l'Écosse, en passant par Shanghai et Macao. Le scénario, quant à lui, est aussi simple qu'efficace. Laissé pour mort après l'échec d'une mission en Turquie, l'agent 007 découvre à son retour les services secrets britanniques pris en étau entre une menace extérieure des plus sérieuses et des pressions politiques visant leur directrice. Barbara Mawdsley (alias M) et Bond devront se battre sur deux fronts pour sauver le MI-6.

Mais Skyfall fait mieux que s'inscrire dans la lignée des derniers opus. Pour son jubilé, l'espion britannique se laisse aller à la nostalgie, ce qui n'est pas pour déplaire aux fans. Les clins d'œil à l'époque de Sean Connery s'enchaînent : la désormais mythique Aston Martin DB5 fait une apparition, tandis qu'une partie du film se déroule sur la terre natale du premier Bond, l'Écosse. Miss Moneypenny fait son retour, absente des deux précédents films de la série. Côté casting, la présence de Javier Bardem (No Country for Old Men) réjouira le cinéphile averti. Dans le rôle de l'homme à abattre, il campe un ancien agent du MI-6 semi-dément et assoiffé de vengeance. Judi Dench, au centre du scénario, joue une partition sans faute, et donne à son personnage une profondeur que l'on ne lui connaissait pas. Daniel Craig, quant à lui, s'impose définitivement comme l'un des meilleurs interprètes de l'agent secret, plus mystérieux et violent que jamais. Loin du très charmeur Pierce Brosnan ou du boute-en-train Roger Moore, Craig impose un Bond moins intellectuel, plus fragile, physiquement et mentalement marqué par les années de service, devant se battre pour se maintenir au service de sa Majesté.

Sorti le 26 octobre dernier, Skyfall fait salle comble au Royaume-Uni comme en France. Il faut croire que malgré les années, la popularité de l'agent 007 est toujours au beau fixe.