UKIP: les sujets de la reine deviennent eurosceptiques

13 Décembre 2012


Le 30 novembre dernier, le United Kingdom Independence Party (UKIP), parti anti-européen et anti-immigration, voit son meilleur score atteint suite aux élections législatives partielles de Rotherham, s'imposant comme le quatrième parti du Royaume-Uni.


Avec 21,79 % des voix, l'UKIP est devenu le quatrième parti au Royaume-Uni. Étiqueté comme un parti de “barjots farfelus et racistes”, il s'impose néanmoins de plus en plus, les Britanniques le voyant désormais comme une possible solution au contexte de crise. Né de la création d'un groupe hostile au traité de Maastricht, il s'officialisera en 1993 avec Alan Sked, professeur d’Histoire et chercheur à la London School of Economics et Nigel Farage, co-président d'Europe libertés démocratie, groupe politique au Parlement européen regroupant la Ligue du Nord et l'UKIP.

Eurosceptique, ils souhaiteraient, s'ils venaient à être au pouvoir, le gel de “l’immigration permanente” pendant cinq ans, soit la durée d'un mandat. UKIP défend également l'idée d’un taux unique en matière d’impôt sur le revenu, idée déjà installée en Serbie, Ukraine et Roumanie, où le nationalisme s'implante de plus en plus dans le paysage politique. Mais le fer de lance de ce parti inexistant il y a encore quelques années, c'est son désir de voir le Royaume-Uni sortir de l'Union européenne.

Réelle force politique ?

Peut-être. Comptant douze membres au Parlement européen, UKIP est arrivé en seconde position avec 21,79 % des voix, son meilleur résultat lors d’une législative partielle. Du côté de la chambre des Lords, trois anciens tories (NDLR: membres du parti conservateur) sont désormais affiliés à l’UKIP. Mais ce qui fait surtout leur force, c'est leur implantation au sein des conseils municipaux, comptant pas moins de 158 membres, un nombre qui s'accroît de plus en plus avec l'arrivée de nombreux tories.

Nigel Farage, co-président Europe libertés démocratie, groupe politique au Parlement européen regroupant la Ligue du Nord et l'UKIP
Un parti qui correspond au sentiment global du peuple britannique, 56% étant favorable à une sortie directe de l’Union européenne. Selon Paul Nuttall, représentant la région nord-ouest de l’Angleterre au Parlement européen et vice-président du parti, ce succès serait dû au fait que « l'UKIP a raison sur tous les sujets liés à l’Union européenne » et que « ses multiples avertissements à propos de l’immigration massive et incontrôlée se sont vérifiés ».

Une union avec le gouvernement

Michael Fabricant, député et vice-président du Parti conservateur, a récemment publié « Le Pacte », proposant un accord électoral entre les conservateurs et UKIP qui donnerait lieu à un référendum sur la place du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Quant à Nigel Farage, qui dénonce l'Europe comme «un Titanic ayant heurté le glacier sans posséder assez de bateaux de sauvetage», ce pacte pourrait lui faire obtenir une place au sein d’un futur gouvernement conservateur.



ex-Rédacteur en chef du Journal International, accro à l'histoire des monarchies européennes, aux… En savoir plus sur cet auteur