Campagne présidentielle: les autres candidats dont on ne parle pas

29 Octobre 2012



Le 6 novembre, le destin des Etats-Unis sera remis entre les mains de Barack Obama ou de Mitt Romney. Enfin, c'est ce que tout le monde tend à croire. Car entre les spots publicitaires et les débats télévisés des démocrates et des républicains, quatre autres candidats se sont lancés à la conquête de la Maison Blanche.


Campagne présidentielle: les autres candidats dont on ne parle pas
Difficile de se présenter aux élections américaines sans l'étiquette républicaine ou démocrate. Mais n'en déplaise à certains, quatre candidats se sont lancés en campagne afin de faire entendre leurs idées, souvent radicales : Jill Stein, candidate du Green Party, Gary Johnson, candidat libertarien, Virgil Goode du parti de la Constitution et Rocky Anderson du parti de la Justice.

Ces autres candidats, presque invisibles durant cette campagne, continuent leur combat malgré l'ignorance des médias. Après un troisième débat où Obama est sorti vainqueur, les candidats de l'ombre, qui n'étaient pas invités à débattre avec les deux « officiels », s'en sont tenus à un débat le 23 octobre dernier à Chicago, diffusé sur C-SPAN, la chaîne parlementaire.

« Il est très difficile pour les candidats indépendants aux États-Unis de réussir à attirer les électeurs, notamment en raison des lois qui protègent les deux principaux partis et rendent la tâche difficile pour les autres. » explique John Mark Hansen, professeur de sciences politiques à l'Université de Chicago. Car entre le Parti républicain et le Parti démocrate, il ne reste qu'une infime place pour les candidats sans étiquette, qui peuvent pourtant représenter une opinion d'une partie de la population. « Presque un électeur potentiel sur deux ne se considère pas comme appartenant à ces deux grands partis » souligne Jill Stein.

Virgil Goode (Brendan Smialowski afp.com)
Virgil Goode (Brendan Smialowski afp.com)
Mais ces candidats ont-ils une légitimité politique ? Médecin, Jill Stein a fait ses armes dans le Massachusetts, se présentant au poste de gouverneur en 2002 et en 2010 face à un certain Mitt Romney. Gary Johnson, lui, a été gouverneur du Nouveau Mexique entre 1995 et 2003, et reste connu pour sa lutte contre la drogue. Libertarien, il défend une économie libérale tout en étant progressiste sur les questions sociales. Virgil Goode, avocat de 66 ans, a représenté la Virginie à la Chambre des représentants de Washington de 1997 à 2009. Véritable conservateur, il prône la priorité des emplois qui devraient être seulement pour les Américains. Enfin, Rocky Anderson, ancien maire démocrate de Salt Lake City, a vu sa notoriété grandir avec des sujets phares comme le droits des homosexuels, la protection du climat...

Même si leur chance de s'établir à la Maison Blanche reste faible, ces indépendants peuvent néanmoins jouer un rôle clef dans cette campagne présidentielle. C'est par exemple le cas de Virgil Goode, dont l'implantation en Virginie est suffisamment importante pour priver Mitt Romney de cet État.

Mais l'Histoire nous démontre que la détermination est souvent synonyme de victoire. En mémoire, Ross Perot, candidat indépendant qui avait réussi à obtenir 19% des votes en 1992. Une performance réussie en parti grâce à la participation aux trois débats avec George Bush et Bill Clinton. Dans un pays où le bipartisme règne en maitre, peut-on imaginer de futures élections composées de candidats réellement représentatifs du peuple américain ?


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Geoffrey Saint-Joanis
ex-Rédacteur en chef du Journal International, accro à l'histoire des monarchies européennes, aux... En savoir plus sur cet auteur