Cloud Atlas, sur un fil

Julien Lopez et Jérémy Bichon
13 Mars 2013



Nos deux rédacteurs cinéma ont, pour vous, voyagé dans le temps, entre la mer des Caraïbes et un Séoul futuriste, en compagnie de Tom Hanks et Halle Berry.


Cloud Atlas, sur un fil


Cloud Atlas, sur un fil
Cloud Atlas, superproduction américano-allemande, est l'adaptation du best-seller éponyme de David Mitchell, paru en France en 2004 sous le titre de Cartographie des nuages. Tout comme dans le roman, le film suit l'histoire de plusieurs personnages qui se croisent et s'entremêlent durant plusieurs siècles et vies. Chacun de leurs actes à une importance sur le présent et le futur, une décision peut tout changer et entraîner des répercussions sur plusieurs générations. On passe d'un voyage dans les Caraïbes au XIXème siècle à une révolte dans un Séoul futuriste, tout en passant par le San Francisco des années 1970. Tout est lié, les hommes comme les actes.

Chose peu banale, le film à trois réalisateurs. Tom Tykwer que l'on connaît pour Le Parfum, et les frères Wachowski (depuis peu frères et sœurs) à qui l'on doit la trilogie Matrix. Les trois réalisateurs se sont partagés les six histoires, la réalisation est bonne, mis à part peut-être les scènes de course poursuite dans le néo-Séoul qui rappelle le kitchissime et mauvais Speed Racer des fameux Wachowski. Il y a donc six histoires principales qui, en réalité, n'en forment qu'une où tout est lié. On se perd vite dans ce méli-mélo d'aventures qui s'entrelacent, ainsi que dans tout ces allers et venues dans le temps. De plus, la puissance et l’émotion de ces six aventures sont inégales.

Le scénario complexe tourne autour de la réincarnation et nécessite peut-être plusieurs visionnages pour en comprendre toutes les clés. Comme dans la trilogie Matrix, Cloud Atlas a l'ambition de répondre à des questions philosophiques. Cependant, les réponses sont plus proches de celles de Gérard, habitué du bar PMU du coin plutôt que de celles d'un Voltaire ou d'un Bergson. Pour faire simple, si on est méchant ce n'est pas bien et on le paiera dans le futur. Le côté pseudo-philosophique n'apporte pas grand chose et tout ce qui concerne la réincarnation reste inabouti.

En revanche, le casting tire le film vers le haut. Les acteurs nous surprennent tout au long de ces multiples histoires, et un petit jeu se met en place : on cherche à reconnaître Tom Hanks ou Halle Berry dans chaque période. La majorité du casting a un rôle dans chacun des temps visités dans le film. Les maquilleurs sont d'ailleurs excellents, ils ont réussi à grimer et à rendre méconnaissables les comédiens. Côté méchant, on retrouve un Hugh Grant convaincant jouant des personnages aux antipodes de ses rôles habituels dans les comédies à l'eau de rose. Globalement, les acteurs jouent juste et la multitude de personnages leur permet de montrer une large palette. Qui aurait imaginer voir un jour Halle Berry en vieil homme asiatique ?

Au final, Cloud Atlas, annoncé comme un film événement, n'est en fait qu'une œuvre plate et ennuyante. Certes, la qualité des acteurs est là, oui les effets spéciaux et les décors sont grandioses, assurément la réalisation est réussie, mais on s'ennuie durant les 2h45 que durent le film. Cloud Atlas est plus décevant que passionnant.

Cloud Atlas, sur un fil
Cloud Atlas est la surprise de ce mois de mars. Voilà enfin un film qui ne ressemble à aucun autre, à la fois science fiction, drame, thriller, comédie. Toutes ces histoires forment un tout qui va créer un film hors du commun.
Dès le début, on est pris par la trame, on essaie de comprendre le lien entre chaque période présentée. Commençant par la fin, le film nous fait découvrir des périodes différentes, qui deviennent de plus en plus longues au fur et à mesure que l'histoire avance.
On comprend vite que le seul lien existant entre ces parties réside dans l'amour entre les personnages principaux, ainsi que leurs choix qui auront des répercussions sur le futur ; « chaque crime ou chaque acte de bonté construit notre futur » se plait à dire l'un des protagonistes. De même, l'amour est un sentiment intemporel que chaque acteur principal va découvrir. Chaque récit va permettre d'aborder toutes les grandes questions existentielles et de proposer une réflexion sur la nature et la condition humaine : le film traite aussi bien de l'amour, de la mort, de la liberté des individus ou encore du rachat des fautes.
Ce film peut plaire à un large public, le mélange des genres cinématographiques pour créer un seul film montre que ce mélange est la représentation de la vie. L'amour va être présenté comme un sentiment intemporel et inter-générationnel, entre jeunes, adultes, homosexuels ou personnes âgées. Il donne un message d'amour et de paix à toutes les générations. On sait peu de choses sur les personnages, car le plus important n'est pas de savoir qui sont les gens mais plutôt quels sont leurs buts. La réincarnation va être l'action centrale du film, elle va permettre de rendre possible tous les liens entre les époques. Chacun des différents personnages interprétés par un même acteur ou une même actrice constituera la réincarnation du personnage de l'époque précédente. La mort est donc perçue, non pas comme une fatalité, mais comme un renouveau.
Le casting ? Tom Hanks et Halle Berry forment un duo extraordinaire : ils incarnent à merveille chaque personnage sans tomber dans la caricature. Hugh Grant, malgré des rôles secondaires, joue avec brio ce qui nous permet de le découvrir dans un genre nouveau. Le point négatif revient au maquillage qui n'est pas réussi sur tous les acteurs.

Les 2h45 arrivent à leur terme très rapidement, grâce à l'histoire qui est prenante du début jusqu'à la fin.

Maintenant, à vous de vous faire votre propre avis. Bon film !


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