DMZ 8th Birthday Party « come and meditate on bass weight »

Lucie Jacquemet
16 Mars 2013



DMZ est un célèbre label londonien fondé par Mala, Coki et Loefah. Ce label a forgé sa propre identité petit à petit, par le biais de ses évènements, de son sound system et de ses artistes. Une bande de potes qui voulaient composer et jouer de la musique d'une façon un peu plus sérieuse que dans leur chambre, se retrouve désormais à l'échelle internationale comme des références. Pour le huitième anniversaire du Label, une soirée de grande ampleur a eu lieu à Londres, le 1er mars dernier. Retour sur l'une des plus grosses soirées dubstep underground de l'année.


DMZ Parties, référence à l’échelle internationale

Crédits Photos Ashes57
Crédits Photos Ashes57
Trois mois déjà que les tickets ont été achetés. Les premiers prix, partis en 20 minutes, témoignent d’une réjouissance générale à l’idée de participer à cet événement hors normes. Ticket en poche et avion bouclé, le Journal International est de sortie à Londres, pour la soirée Dubstep la plus underground de l’année.

Un Line-Up de qualité

Un simple coup d’œil sur la programmation de la soirée vous décide à partir : Digital Mystikz vs Loefah pour un set de trois heures, la formule est alléchante. Véritables pionniers du Dubstep anglais, un session de trois heures permet une évolution progressive dans le set, qui fait le plus grand bonheur des Bassheadz.
Artwork, Pinch, Chef, et surtout, deux special guests de la Dmz Family. Les rumeurs se propagent sur les noms qui viendront s’ajouter à ce line-up enchanteur. Les Bassheadz s’interrogent, et échangent leurs pronostiques.
Dans la deuxième salle, on pourra écouter Zed Bias, Cluekid, Paleman, Commodo, Kahn et Klose One.

Une famille de 3000 personnes

Une des particularités marquantes de cette soirée est l’étendue de la communauté DMZ. Si plus de 3000 personnes étant présentes pour s’enivrer de basses ce soir là, une atmosphère familiale rayonnait dans la salle. Du calme dans la queue pour accéder au concert, jusqu’au partage de boissons et de danses collectives, l’esprit communautaire est fort, et le public semble bien être rassemblé par la même passion. Beaucoup d’Européens ont fait le déplacement, et l’on entend parler un peu toutes les langues entre les différentes salles, le bar et le coin fumeur.

Un sound system puissant et maîtrisé

Un autre élément marquant de cette soirée réside dans la qualité sonore offerte par DMZ. Le sound system d’une « soixantaine de kilos » venait transporter les basses massives et transcendantes des artistes. Quand on dit que les basses se ressentent physiquement, au DMZ Birthday party, on peut dire que c’était largement le cas.

Plus que de la musique, un état d'esprit

Les influences de la musique proposée par DMZ sont multiples : de la Jungle écoutée sur les radios pirates londoniennes jusqu'au Dub, les aspirations varient d'un artiste à l'autre, et il serait difficile de les isoler. Le terme de « dubstep » leur a été affilié, mais Mala, dans une interview pour le magazine DUMMY, souligne le fait que ce nom ou un autre, il fallait bien nommer ce style de musique. Pour les magazines, les disquaires, et pour que le public puisse s'y retrouver. Faire partie de la DMZ family relèverait également d'un certain état d'esprit. Le partage musical lors des évènements DMZ est impressionnant et laisse un sentiment que ce ne sont pas tant les Djs et Mcs qui sont au centre du spectacle, mais davantage l'ambiance générale, et donc, le ressenti du public. Avec leur slogan « Come and meditate on bass weight » DMZ pose le décor. La musique est faite pour être écoutée, pour danser, pour voyager. C'est une expérience à vivre au-delà de l'individualisme prégnant du 21ème siècle, un moment à partager « en famille ».

Les prestations

Il serait particulièrement difficile de résumer en quelques phrases la qualité des mixs proposés ce soir-là. Quel artiste aller voir alors qu'un autre se produit dans la deuxième salle ? On aurait envie de tout voir, de tout entendre, mais il faut bien choisir. Les artistes m'ayant le plus marqué ce soir là ont définitivement été Skream, Kode 9, Kahn, Digital Mystikz et Cluekid.
En quelques mots, Skream serait un des Djs à voir une fois dans sa vie pour les friands de Dubstep, ses propres tracks, connues par cœur par la plupart du public, sont intéressantes à entendre en live, sur un bon sound system. Il était aussi très plaisant de voir comment il articulait son mix, dans sa progression et dans ses interactions avec la foule. S'il fallait résumer son set en deux mots : Pull ups & Faya.
Kode 9 était le second guest qui n'avait pas été annoncé. Une prestation de qualité. Une tendance plus « grime » en début de set, pour finir de façon très énergique. Pour résumer ce set en deux mots : puissant et progressif.
Kahn était une découverte pour moi, bien qu'en explorant un petit peu son soundcloud on tombe rapidement sur le remix qu'il a produit pour Tempa T, son set était l'un des plus expressifs de la soirée. Pour le résumer en deux mots : contre-temps et harmonie.
Digital Mystikz, le duo composé de Mala & Coki, fondateurs du label, nous ont offert un moment fort et intense. En « back to back » (que l'on pourrait définir de ping-pong pour Dj) avec Loefah, l'énergie et la joie étaient au rendez-vous. Beaucoup de pull-ups (arrêter un morceau qui est en train de passer, pour faire réagir le public), et quelques phrases témoignant d'une reconnaissance face à une telle ambiance ; Mala Coki et Loefah ont joué comme on pourrait les imaginer à leurs débuts : plein d'énergie. Ce set était je dirais : passionné et expressif.
Enfin, Cluekid a terminé la soirée dans la deuxième salle. Pour mon plus grand bonheur, la dernière heure s'est littéralement transformée en set Jungle et Drum & Bass Old School. La salle un peu vidée, on peut dire que Cluekid a su réveiller tout le monde, pour profiter des derniers instants de la soirée. Une sélection authentique, et une énergie à toute épreuve. Cluekid a littéralement su comment finir en beauté, et dans la joie la plus complète. En deux mots : Happy End.

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