Desmethyl fentanyl : la nouvelle drogue à « liker »

18 Mai 2013



Le 25 avril dernier, lors d’une opération historique, les autorités de Montréal ont saisi trois types de drogues lors de sept perquisitions: l'ethylcathione, le pentadrone et le desmethyl fentanyl.


Desmethyl fentanyl : la nouvelle drogue à « liker »
300 000 comprimés avec plus d’une tonne de produits chimiques pour les fabriquer attendaient les autorités. Le service de police de la ville de Montréal estime que la quantité de poudre retrouvée aurait permis de produire 3 millions de comprimés.

Lors du démantèlement d’un des laboratoires clandestins, un opiacé contre la douleur, le desmethyl fentanyl, chimiquement modifié, a été saisi pour la première fois au Canada. Le laboratoire de production industrielle de drogue de synthèse disposait de 3 machines permettant de produire plus de 10 000 pilules par heure. Les drogues de synthèse arrivent en deuxième position des drogues les plus consommées derrière la marijuana et devant la cocaïne.

L’antidouleur en comprimé

« 80 fois plus fort que la morphine, 40 fois plus que l’héroïne ». À 3 dollars l’unité dans les rues de Montréal, ces petits comprimés sont composés d’un dérivé d’un anesthésiant légal souvent prescrit aux patients atteints d’un cancer : le desmethyl fentanyl.

Alternative de l’héroïne, les pilules, parfois estampillées du logo du célèbre réseau social Facebook, ou encore à l’effigie de la chaine de restaurants canadiens Tim Hortons, sont privilégiées par les jeunes.

Fabriqués par des « chimistes improvisés » fournis sur Internet, dans des locaux insalubres, le risque est que les compositions des comprimés varient, rendant difficile à prévoir les effets et les conséquences de la consommation de cette drogue. Le SPVM souligne également que ce genre de laboratoire clandestin est susceptible d’exploser en raison de la volatilité des produits manipulés.

Et pour nous prouver de la dangerosité de la nouvelle substance, la police mentionne que 4 agents ont été victimes, à la suite de la saisie d’irritations cutanées. L’un d’entre eux a dû être hospitalisé pour des palpitations cardiaques.

Ventes privées

Les comprimés étaient distribués dans les bars ou dans la rue, et vendus via des sites internet. Les deux hommes expédiaient également une partie de leur production vers les États-Unis à l’aide de fours à micro-ondes.

L’antidouleur a cessé d’être fabriqué par la compagnie pharmaceutique Purdue Pharma Canada en mars dernier, laissant place à l’OxyNéo. Ce nouveau comprimé ne peut ni être réduit, ni réduit en poudre, ni injecté, rendant son utilisation illicite moins probable. Inscrits sur la liste des produits d’exceptions, les médecins peuvent le prescrire plus difficilement.

Le Canada n’est pas le seul pays touché par ce boom des drogues de synthèse. Aux États-Unis, l’affaire du « cannibale de Miami », cet homme drogué, abattu en pleine rue dévorant le visage d’un SDF, a permis de se rendre compte de l’émergence de ces drogues de synthèse notamment avec les progrès de la chimie.

En 2012, ce sont 73 nouvelles drogues qui ont été décrétées dans l’Union Européenne.

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