Egypte: ça va, ça vient

L'édito de Geoffrey Saint-Joanis

5 Février 2013




Mais que fait Mohamed Morsi ? Ou plutôt le peuple égyptien ? En janvier 2011, les fils de Nasser chassaient le despotique Moubarak. Inégalité sociale, injustice, violence policière…
Mais, me direz-vous, cela a-t-il changé ? Avec 47 morts le week-end dernier, Morsi et son gouvernement ne savent plus où se mettre. La Révolution égyptienne a-t-elle vraiment servi à quelque chose ? A-t-elle réellement changé le quotidien de ses révolutionnaires d’un temps ?

Eh bien non. L’arrivée au pouvoir des Frères musulmans a peut-être, voire sûrement, aggravé la situation du pays, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur. Comme vous avez pu le lire sur le Journal International.fr, l’arrivée du Rais Morsi s’est soldée par une amitié Égypte/Iran inédite. La question qui me pèse le plus demeure dans la véritable finalité d’une révolution. Au fil des âges, les peuples ont exprimé leur mécontentement à travers des révolutions. Mais qu’en est l’aboutissement ? L’exemple égyptien nous montre avec aisance que la chute d’un dictateur peut en amener un autre, qui peut se révéler meilleur dans cette profession, qui se fait de plus en plus rare.

Mais à l’inverse de Moubarak, Morsi n’est autre que la marionnette des Frères musulmans. Un charisme discutable, rapprochement avec des Etats musulmans, le pays vit un véritable retour à une époque qu'ils pensaient révolue. Les Black Blocs, d'un groupuscule défendant les manifestants, vient d’apparaître ce week-end. Pour eux, le régime de Morsi n’a pas sa place dans une Egypte libre et sans Frères musulmans. Mais dans ce contexte de crise, entre résistants et le pouvoir en place, qui aura le dernier mot ? Les urnes ?

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Geoffrey Saint-Joanis
ex-Rédacteur en chef du Journal International, accro à l'histoire des monarchies européennes, aux... En savoir plus sur cet auteur