Inde : le romantisme par le viol

12 Mars 2013



Le Journal International vous invite à découvrir à travers différents témoignages la situation amoureuse de l’Inde. C'est pourquoi nous vous faisons découvrir des situations quotidiennes qui peuvent paraître irréelles en Occident.


Inde : le romantisme par le viol
« Moi, mes parents, ils n’avaient pas d’argent, ils ont décidé qu’il fallait que je me marie pour toucher une dot…Ils ont tout arrangé, ils m’ont dit qu’ils avaient trouvé quelqu’un de gentil, quelqu’un fait pour moi. Ils ne m’avaient juste pas précisé qu’à 12 ans, j’allais épouser un homme qui en avait alors 60. »

Les mariages arrangés, ceux qui arrivent souvent tôt, parfois qui ne laissent même pas les enfants tranquilles, qui brisent leur innocence juste parce que le système hindouiste n’a pas laissé la chance à leurs familles de s’occuper d’eux jusqu’au bout. Le mari remplace souvent le papa et la maman. Prend du plaisir à violer consciemment les mineures prises pour femmes. « Il a accepté la proposition de mes parents le jour de mes 14 ans, leur précisant qu’il était heureux car son ex-femme n’était pas capable d’avoir des enfants, et qu’une jeune fille dont la peau est si douce et si neuve est largement plus fécondable. Il avait 40 ans. Il me réveillait la nuit et me murmurait qu’il ne fallait pas que je crie quand il me touchait, il accomplissait le rôle d’un bon mari », nous explique Parvathi (les noms dans ce papier ont été changé afin de respecter la vie privée des personnes qui ont accepté de témoigner sur ce sujet difficile).

Souvent, nous avons l’illusion de croire que ce ne sont que les femmes qui subissent ce genre d’injustice en Inde, Parthi explique pourtant comment il a échappé après 10 ans de vie commune, à son mariage forcé. « Elle avait 20 ans, j’en avais 19. Nos parents ont discuté durant un mois et nous ont expliqué que nous n’avions pas le choix. J’avais quelqu’un dans ma vie à ce moment-là, elle venait du Danemark et j’avais prévu de partir avec elle pour faire mes études et rester auprès d’elle. Mes parents ne l’ont pas supporté. J’ai eu deux enfants avec celle que j’ai prise pour épouse, mais j’ai décidé de reprendre ma vie en mains, je subirais toujours cette responsabilité que l’on m’a imposé, mais je m’autorise à aimer quelqu’un à nouveau, aimer pour de vrai.» Mais avec ces témoignages imprégnés de manipulation, l’Amour existe-t-il vraiment en Inde ou du moins, est-il autorisé d’aimer de son propre gré ? La réponse est mitigée. Il y a ces personnes qui vivent comme des bohèmes, qui vous diront qu’ils se foutent du système, que c’est leur vie. Il y en a d’autres qui clameront que les mariages arrangés font les bonheurs de la société et puis il y a ces autres hommes et femmes qui par un système injuste de castes insérés dans leur culture n’ont pas le droit de s’aimer. « Pourquoi tu pleures ? – Parce que je ne peux pas me marier avec Rahul… Mes parents ont dit que sa caste était trop faible comparé à la nôtre. » Là où l’on dit que la femme révèle sa beauté lorsqu’elle est amoureuse, en Inde, on ne voit apparaître que la pitié sur leur visage éteint quand elles ont osé aimer. Femmes soumises aux décisions des parents du mariage jusqu’à la mort, régissant les divorces, les empêchant souvent « pensez à vos enfants, à la longueur de la procédure et surtout à notre réputation ». Parce que l’Amour en Inde c’est finalement souvent l’affaire des agences matrimoniales…

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Florence CARROT
Etudiante en sciences politiques à l'Université Lyon 2 et ayant la chance de passer un an en Inde,... En savoir plus sur cet auteur