La crise touche de plein fouet la Roja en Biélorussie

23 Octobre 2012



Vendredi 12 octobre, l'équipe nationale espagnole, la Roja, devait disputer un match contre la Biélorussie à Minsk, dans le but de se qualifier pour le mondial de 2014. Mais aucune chaîne espagnole n'a pu diffuser ce match, faute de moyens.


La crise touche de plein fouet la Roja en Biélorussie
L'équipe espagnole est dans « son âge d'or », comme le souligne The Guardian. Cette sélection, championne du monde et double championne d’Europe en titre, n'a toujours pas trouvé de rivale. Cependant, ce palmarès ne garantit pas la rentabilité de la retransmission d'un match de la Roja.

C'est la première fois depuis 1983, lors d’une rencontre avec Malte, que les Espagnols n'ont pas pu voir en direct leur équipe jouer. En 1983, cela était dû à des difficultés techniques. Mais vendredi, il s'agissait surtout d'un problème économique pour les trois groupes sollicités que sont TV Española (TVE), Grupo Antena 3 et Mediaset España. En effet, le match disputé en Géorgie le 11 septembre, retransmis par la TVE, était bien le dernier pour la chaîne, en raison des coupes budgétaires que cette dernière a dû opérer.

L'agence allemande Sportfive, qui détient les droits de retransmission biélorusses, a imposé une somme de 3 millions d'euros aux chaînes espagnoles, ensuite ramenée à 1,5 million d'euros. Les groupes télévisuels s'accordent pour dire que le prix du football est monté en flèche et que cela n'est pas « rentable », comme le souligne la chaîne Mediaset.

Les trois chaînes ont vu leurs revenus publicitaires diminuer de 60% et cette journée est une fête nationale, ce qui entraine une baisse d'audience. De plus, ce match n'était pas en prime time (il était retransmis à 20h alors qu'un prime est normalement diffusé à 22h). Selon Mediaset, même avec les publicités, les chaînes n'auraient donc réalisé qu'un gain maximum de 700 000€, ce qui ne représente que la moitié du prix demandé pour les droits de diffusion.

Le comble c’est que, selon El País, la société Sportfive a commercialisé les droits pour la baisse de la publicité et négocié avec un site internet, la Terra, la retransmission du match en direct. Les Espagnols ont dû retourner à leurs radios pour écouter les commentaires. Seulement Sportfive leur a également demandé la forte somme de 25 000€ pour pouvoir entrer sur le stade Dynamo, où avait lieu la rencontre. Cette somme étant trop élevée, les commentateurs ont dû travailler depuis leurs chambres d'hôtel en regardant la télévision biélorusse.

L’implication et le fort soutien du public espagnol, qui se mobilise plus pour ses victoires que pour ses propres droits, ne lui ont donc pas permis d'avoir accès à un moment de bonheur en cette période de dure crise. Et les économistes s’interrogent : est-ce l'éclatement de la bulle footballistique ?

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Sofia AZZEDINE
étudiante en Science Politique un petit peu partout, sur les bancs et dans la vie. Aimant la... En savoir plus sur cet auteur