Only God Forgives : on ne pardonne pas

22 Mai 2013



Nicolas Winding Refn remet Ryan Gosling à l'affiche, aux cotés d'une Kristin Scott Thomas en blonde platine, dans son dernier film nommé à Cannes.


Only God Forgives : on ne pardonne pas
À Bangkok, Julian (Ryan Gosling) dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture pour son trafic de drogue. À la mort de son frère, sa mère (Kristin Scott Thomas) lui demande de le venger. Ryan Gosling, dans une virée thaïlandaise, affronte Chang, un surprenant et étrange policier. Encore un scénario des plus originaux.

Un film saignant

Ce film tant attendu sur la croisette risque de décevoir plus d'un fan de Drive, voire de Ryan Gosling. Dans ce nouveau scénario, Nicolas Winding Refn réalise des scènes d'une extrême violence. Interdit aux moins de douze ans, ce film fait voir certaines scènes de tortures atroces, mais visuellement esthétiques et réalistes.

Le réalisateur nous fait entrer avec brio dans cet univers thaï. Les ralentis vont donner une dimension très apaisée dans cet univers de violence. La mise en scène est remarquable, chaque plan est une photographie amorcée par un temps d'arrêt. Le réalisateur utilise les services du compositeur Cliff Martinez. Ce dernier illustre chaque plan avec justesse.
La bande-son fait entrer le spectateur dans cet univers très sombre. Le meurtrier de l'aîné de Ryan Gosling pousse la chansonnette à la fin des scènes de combat à mort. Le réalisateur prend soin de nous laisser imaginer la fin du combat. Le film peut être décrédibilisé par certaines scènes hors contexte, sans intérêt pour le déroulé de l'histoire.

Un film à contre-courant

À nous de trouver son sens caché. Dans cette famille maudite, le jeune Ryan Gosling, jaloux de son frère, est en quête de religion et d'identité. L'assassin de son frère, Chang, représente le modèle qu'il a toujours voulu incarner : un dieu sanguinaire et sans pitié. Le film se finit comme il aurait dû commencer, nous apportant les réponses nécessaires à sa compréhension du film. Comme une madeleine de Proust, les actions du film ne cessent de rappeler au héros incarné par Gosling les événements de son passé.

La vision des trois protagonistes

Deux ans après Drive, Ryan Gosling n'a toujours pas retrouvé sa voix. Tout est dans la gestuelle, dans son jeu réussi. Il communique par le regard. Chaque geste a son importance. Charismatique au point que l'on en oublie son propre personnage.

C'est avec plaisir que l'on retrouve Kristin Scott Thomas. Elle incarne une mère sans sentiment après la perte de son fils aîné. Sa présence est un îlot de féminité dans cet océan de testostérone.

Vithaya Pansringarm interprète un second rôle remarquable, après son apparition dans Very Bad Trip 2 (2011), un policier ripou. Sans coeur, sa fille étant la pupille de ses yeux, il torture toutes les personnes se mettant sur son chemin.

Verdict : Only god forgives, encore en compétition pour le 66ème festival de Cannes, frôle la disqualification.

Notez


Jérémy BICHON
Rédacteur (étudiant en licence de science politique). Jeune aspirant au développement du... En savoir plus sur cet auteur