Street art : quand le graffiti s'invite à Perpignan !

Emmanuel Girard
28 Juillet 2013



Absent en France depuis 2007, le Meeting of Style (MOS), festival international de graffiti itinérant, a fait son grand retour en 2010 dans l'hexagone sous l'influence de l'association UISC (Union internationale de la Street Culture). Après un détour par la Chine, la Grèce, l'Allemagne puis la Pologne, il s'est posé les 20 et 21 juillet à Perpignan. Découverte.


Grffiti printed during Meeting of Styles 2003 Bełchatów (Poland) | Crédit Photo -- Triskaidekafil
Grffiti printed during Meeting of Styles 2003 Bełchatów (Poland) | Crédit Photo -- Triskaidekafil
Plus de 1200 m2 de surface à peindre, cinquante des meilleurs graffeurs au monde venus des quatre coins de la planète, une « Free Zone » à la disposition de tous, des concerts de hip-hop, un skate park, des stages d'initiation... Quand le MOS pose ses bagages dans le sud de la France, il ne fait pas les choses à moitié et encore moins lorsqu'il s'agit de mettre à l'honneur la culture urbaine et tout ce qui l'entoure. Était-ce pour fêter comme il se doit la nomination de notre pays comme responsable de la direction artistique et de l'organisation complète de l'étape hexagonale du Meeting of Styles ? C'est bien possible !

Cette étape, d'abord mise en place dans la périphérie de Perpignan, a ensuite posé ses bombes et autres pochoirs au centre culturel Casa Musicale, dans le coeur historique de cette ville des Pyrénées-Orientales, ancienne capitale continentale du royaume de Majorque.

Tizer, Sloke, Katre...

Ces noms ne vous disent strictement rien, ni mêmes ceux de Vision, Shaka, Dark Elixir ou encore Jackson Brum ? Il est temps alors pour vous de s'intéresser à cette discipline parfois controversée qu'est le graffiti, car il fait, à l'heure actuelle, partie des diverses formes d'art, et ce, à part entière, malgré le fait qu'il ait été considéré pendant longtemps comme un acte de vandalisme. Mais heureusement, certains artistes engagés ont réussi à en faire un art « respectable » représentant la voix de la masse, une façon de dépasser les règles et de clamer haut et fort son mécontentement sur un fait ou événement quelconque. Voilà ce que signifie plus précisément le « street art » ou encore art de la rue.

Illégal ? Clandestin ? Le graffiti tel qu'on le connait aujourd'hui a réussi à dépasser ce genre de critiques et autres stéréotypes. Il est ainsi urbain et son évolution fulgurante au fil du temps démontre un pouvoir d'adaptation remarquable dans des contextes politiques et sociaux parfois compliqués. En effet, son développement s'est surtout remarqué durant les révolutions et les guerres grâce à un impact fort sur les masses et la population.

Enfin depuis plusieurs décennies, le graffiti a trouvé ses lettres de noblesse grâce aux talents de nombreux artistes graffeurs tels que Cornbread, Jean-Michel Basquiat, Blek le rat ou encore Banksy, personnage mythique de la scène graffiti, « troubadour » des temps modernes et célèbre revendicateur social et politique. Polémistes, certes, mais icônes du « street art » et reflet des pensées secrètes de leur univers.

Reflet de la culture urbaine

Il est important de noter que le graffiti et le hip-hop ont toujours été intimement liés l'un à l'autre et cela, depuis les années 1970. Ainsi, bien que la naissance du graffiti ait été aperçue avant l'avènement de la culture hip-hop (qui, rappelons-le, est un mouvement possédant des valeurs saines prônant un message d'amour, de paix et de plaisir), celui-ci est devenu en quelque sorte son second moyen d'expression, à la fois palpable et révolutionnaire dans sa manière de faire, à savoir laisser une marque et s'imprégner clairement d'un environnement, d'un territoire.

En marge de cette célébration ont donc été présentées de multiples pratiques en lien avec le graffiti comme des concerts de hip-hop, des sessions de skateboard, de belles expositions et autres stages pour faire connaissance avec un milieu qui est actuellement la culture dominante de par le monde, complexe dans son mode de vie et incitant au dépassement de soi.

Un festival aux origines allemandes

Mais avant d'arriver à Perpignan, le Meeting of Style en a fait du chemin depuis les années 90. Né à Wiesbaden dans le sud ouest de l'Allemagne grâce à l'initiative de graffeurs s'étant approprié un abattoir désaffecté de la ville, leur action devient incontournable dans le paysage urbain. Enfin, le premier rendez-vous international des arts de la rue trouvera sa source dans ce que l'on nommera le « Graffiti All of Fame », une manifestation dans le but de résister à un projet de destruction du lieu. Alors, art ou vandalisme ?

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1.Posté par Loic le 16/09/2013 16:13
j'ai pu être spectateur de cette manifestation à Perpignan : il y a même des grapheurs qui ornent les façades de commerces... à la demande des commerçants eux-mêmes ! Une sorte de 3eme voie en quelque sorte

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