Belgique : I Love Techno, Breath to the beat

Lucie Jacquemet, correspondante à Bruxelles
23 Novembre 2013



Le hashtag #ilt a suscité plusieurs dizaines de milliers de publications sur Instagram et Twitter : photos, vidéos, le public venu en masse tient à immortaliser ces moments. Le Journal International était de la partie. Retour sur le plus gros événement indoor de musique électronique en Belgique.


DR
DR
I Love Techno se déroule en Belgique à Gand, plus précisément au Flanders Expo. Cette année, environ 30 000 festivaliers s'y sont retrouvés le 9 novembre, pour profiter d'une fête pendant 12 heures. Les premiers motivés pouvaient commencer à danser dès 19h, et ce, jusqu'à 7h du matin.
L'endroit en lui-même est d’ores et déjà impressionnant : un énorme hangar divisé en 5 scènes et un espace chill out. Près d'une cinquantaine d'artistes se succèdent sur les différentes scènes, établies dans des salles pouvant accueillir 5000 personnes chacune. Chaque salle a son ambiance et regroupe des artistes évoluant dans le même univers musical.

Si le prix de l'entrée élevé est en partie justifié par la qualité du line-up, on s'aperçoit vite que ce festival n'est malheureusement pas accessible à tous les budgets. « Quand on aime, on ne compte pas », c'est certain, les amoureux de la techno sont bien aux rendez-vous, et ce, pour la 19e année consécutive. Plus qu'une simple soirée, I Love Techno rassemble les fêtards européens. Aux détours des bars et des concerts, une majorité de Belges, mais aussi des Français, des Néerlandais, des Allemands et même des Espagnols. La barrière de la langue n'étant pas un obstacle pour faire connaissance, les festivaliers communiquent par le biais de la danse et à coup de grands sourires. Une soirée de cette envergure se doit d'être organisée au centimètre près et il ne fait aucun doute que les membres d'I Love Techno sont rodés. Si l'on ne peut éviter à certains moments de patienter aux abords des bars et à l'entrée des salles, l'ambiance y est conviviale et offre des possibilités de rencontres qu'il est plus difficile de faire au sein des concerts.

Ambiance électrique dès les premières minutes

S’il y a bien quelque chose que l'on ressent dès notre entrée sur le site, c'est la chaleur. L'ambiance est électrique dans la navette qui nous amène sur le site. On assiste à divers chants, ça trinque dans le tram et les déguisements sont de rigueur.

Les habitués étudient à l'avance les différentes heures de passage de leurs artistes favoris, afin de ne pas en louper une miette, d'autres préfèrent se laisser aller dans une découverte spontanée, se laissant guider par les basses.

Les artistes qui nous ont conquis

Si nous savions à l'avance ce que nous voulions voir, certains artistes ont su sortir du lot, en proposant des sets d'une qualité remarquable. Commençons par nous rendre dans la Yellow Room pour voir celui qui en ce moment fait toutes les Unes des magazines spécialisés en musique électronique : Gesaffelstein. Maintenant considéré comme un des Djs incontournables de la scène electro, c'est en chemise blanche et veste de costume noire qu'il agite la foule venue en masse le soutenir. Un set puissant et bien construit, des morceaux qui parlent au public et instaurent une ambiance faisant monter la température jusqu'à un niveau presque insupportable. Une excellente prestation, comme à son habitude.

Nous avons ensuite enchainé avec Maxim, qui a également su convaincre les festivaliers sans problème. Toujours dans l'Orange Room, nous attendions le fameux Baauer. Si beaucoup l'ont découvert grâce à son titre Harlem Shake, il serait scandaleux de limiter l’artiste à cette étiquette. Considéré comme un pionnier de la Trap Music, il n'a pas manqué à sa réputation. Les fêtards se sont déhanchés sur ses grosses basses et nous aussi. Pendant une bonne heure et demie, il a su captiver la foule et partager son univers dans une ambiance très chaleureuse.

Notre grand coup de coeur va à Len Faki, ce DJ-producteur résident au club berlinois Le Berghain, qui de 3h30 à 5h du matin nous a littéralement donné des courbatures aux cuisses. Si I Love Techno ne se limite pas au seul style de la techno, Len Faki en est une belle illustration. Une techno de qualité, qui prend le public d'assaut, des basses transcendantes, un set progressif qui a su mettre tout le monde d'accord. La techno n'est pas morte, au contraire, et quand l'on entend ce genre de sets, nous ne pouvons être persuadés que d'une seule chose : elle a un bel avenir devant elle !

Quand drogue et techno ne font pas bon ménage

Si la techno et les musiques électroniques de façon plus larges sont trop souvent apparentées à des soirées où la drogue est accessible et rentrée dans les mœurs, au I Love Techno, on assiste à une véritable campagne de prévention. De nombreux policiers étaient présents à l'entrée du festival accompagnés de leurs chiens, pour détecter les substances non désirées.

Une poubelle spéciale a même été conçue pour l'occasion : la « mercy bin » où ceux qui souhaitaient se débarrasser de leurs produits pouvaient le faire de façon anonyme, sans prendre de risques de poursuites judiciaires. Les produits saisis sont ensuite envoyés en laboratoire, afin d'aider la recherche et la prise en compte de nouveaux produits dangereux. Si ces mesures peuvent être saluées, plus de 200 festivaliers ont été pris en possession de stupéfiants et ont été expulsés du festival. Au vu de l'ambiance générale de cette soirée, il paraît plus qu'évident, que les technophiles n'ont pas besoin de cela pour s'amuser jusqu'au bout de la nuit !

Notez