Pérou : Lima, terre d’accueil des Jeux d’été panaméricains 2019

Jessy Goffi, correspondant à Lima
25 Octobre 2013



Le verdict est tombé à Toronto (Canada), le 11 octobre dernier. Le Pérou sera le théâtre des 18e Jeux d'été panaméricains en 2019. Focus sur Lima, la capitale, destination à la mode pour les événements sportifs mondiaux.


Le stade national à Lima | Laura-Lise Reymond/Le Journal International
Le stade national à Lima | Laura-Lise Reymond/Le Journal International
Depuis la création des premiers Jeux d'été panaméricains en 1951, Lima n'avait jamais accueilli en 62 ans cette compétition d'envergure internationale. Un rêve désormais réalité qu'il va falloir assumer avec brio.

Cet événement sportif qui subsiste en parallèle aux Jeux olympiques d'été « traditionnels » réunit tous les pays d'Amérique (États-Unis, Brésil, Argentine, Chili, Pérou...) avec près de 6 000 athlètes, un chiffre atteint lors de la dernière édition en 2011 au Mexique. Pas de quoi rougir donc, la compétition est suivie et les plus grandes nations américaines l'ont organisée. Les États-Unis, le Canada et l'Argentine en tête. Seul absent dans ce palmarès ? Le Pérou ! Les Péruviens ont longtemps vécu dans l'ombre des Argentins et des Brésiliens... Ce n'est pas un hasard si ce pays émerge aujourd'hui dans le domaine sportif.

Lima, nouveau joyau de l’Amérique

Le 11 octobre, le Pérou entre dans la lumière lors de la cérémonie qui devait élire le prochain domicile des Jeux. C'est à Toronto, ville organisatrice des Jeux panaméricains de 2015, que le Pérou exulta. Une victoire aisée dès le premier tour des suffrages aux dépens du Venezuela (Bolívar), de l'Argentine (La Punta) et du Chili (Santiago). Les Jeux de 2019 en poche, les différentes têtes pensantes du gouvernement péruvien estimaient les retombées économiques avec des étoiles dans les yeux. Il faut dire que Lima devient une ville qui pèse dans le domaine sportif. Et les épaules des membres de la Commission chargée de prendre la décision finale étaient trop lourdes.

Souvenez-vous du Paris-Dakar qui s'est installé sur les terres andines en janvier dernier. La capitale péruvienne a parfaitement profité de l'aubaine et l'a vendu comme il se devait. Sur les dix dernières années, 33 événements internationaux prirent place au cœur de la « perle du Pacifique », autre nom que l'on donne à Lima, dont la côte fut également un argument de vente face aux trois autres candidats sans littoral. C'est surtout dans le domaine économique que le Pérou a tiré son épingle du jeu. L'aéroport Jorge Chávez, élu meilleur aéroport d'Amérique du Sud, et la croissance de la capitale impressionnent le monde.

Des millions de dollars en jeu

Cela va sans dire qu'avec cette montée en puissance qui se concrétise enfin, les retombées vont être spectaculaires. Magali Silva, ministre péruvienne du Commerce Extérieur et du Tourisme le confirme : « La capitale du Pérou accueillera 75 000 touristes durant l'événement qui réunira 12 000 athlètes de 41 pays. Tout cela va générer 125 millions de dollars de recettes ». La mairesse de Lima, Susana Villarán, surenchérit : « Il va y avoir beaucoup de travail à réaliser et un grand investissement. Nous allons réinventer Lima pour ces Jeux comme l'a fait Barcelone à son époque (ndlr : Jeux d'été de 1992) parce que seule une ville qui possède de grands défis peut obtenir de grands résultats ». La comparaison est à la fois flatteuse et riche en symboles. La barre est placée très haute.

Lorsque l'on observe un tant soit peu l'évolution de la capitale et son explosion économique, il n'est pas bien difficile de comprendre que derrière cette décision, se joue une certaine suprématie sud-américaine. L'Argentine en crise et le Brésil surchargé par la Coupe du Monde de Football et les Jeux Olympiques d'été, le Pérou émerge et submerge de son nouvel éclat. Achevées et révolues ces années noires du terrorisme qui empêchait tout pari sur l'avenir. Désormais c'est l'avenir qui vient au pays andin. Plus qu'une organisation de Jeux, Lima a naturellement poussé la porte de l'Amérique et gagné, avec ses grands sabots, la reconnaissance sportive et économique qu'elle méritait.

Seule ombre au tableau, les résultats sportifs des différentes délégations péruviennes qui n'apportent pas une véritable crédibilité sinon autre que financière à la réception de ces Jeux Panaméricains. Que ce soit dans le football et une sélection qui enchaîne les débâcles ou encore dans le volley-ball, le sport phare chez les femmes, les athlètes et les différentes fédérations vont avoir du pain sur la planche avant d'être compétitifs, de s'ouvrir aux multiples disciplines présentes aux Jeux et de pouvoir briller sur leurs terres en 2019. Et vu le chantier qu'il leur fait face, six ans n'est pas de trop...

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