Quand l'ONU s'invite chez vous (1/2)

Claire Tholozan et Vincent Tourret
7 Juin 2014



Un MUN (Model United Nations) est une modélisation des Nations Unies. Une simulation des Nations Unies organisée par des étudiants et pour des étudiants. Elle représente pourtant une fenêtre sur le monde, inédite et époustouflante qui gagnerait à être révélée. Immergés que nous sommes dans une mondialisation qui en effraie plus d’un, elle représente une expérience ludique et pédagogique inestimable… à condition d’être démocratisée. Ce type d’événement tend à se généraliser dans le monde entier. Zoom sur le phénomène.


Crédit Harald Nooij
Crédit Harald Nooij
Il ne s’agit ni d’une secte ni d’un satellite. Un MUN est l’occasion pour des étudiants de découvrir comment se passent les négociations à l’Organisation des Nations Unies. La simulation reprend les institutions classiques présentes à l’ONU telles que le Conseil de Sécurité, l’Assemblée Générale ou la Cour Internationale de Justice. Le premier événement de ce type a eu lieu en 1920 aux Etats-Unis. Il s’agissait d’une simulation de la Société Des Nations, ancêtre de l’ONU. Ainsi le MUN, se veut une simulation fidèle des débats et du fonctionnement des Nations Unies en invitant les étudiants à incarner l’ambassadeur d’un de ses pays membres. Il s’agit alors de se conformer aux règles du protocole, de défendre non son point de vue personnel mais celui, parfois diamétralement opposé, de l’Etat représenté. 

C’est pourquoi les MUN constituent une opportunité incroyable en rendant concret des organisations internationales dont les fonctionnements restent trop souvent incompris et étrangers. Des termes comme DISEC, SPECPOL ou ECOSOC s’illuminent et deviennent familiers, des cultures et des problèmes jusqu’ici lointain, étudiés puis représentés, suscitent alors empathie et compréhension ; surtout, ces trois jours enseignent une culture de la négociation qui force à la remise en question et à la recherche du compromis. 

Maya Chehade, Présidente du Lyon MUN 2014. Crédit Harald Nooij
Maya Chehade, Présidente du Lyon MUN 2014. Crédit Harald Nooij
Malgré l’altérité et les confrontations qui en découlent, malgré les gains modestes obtenus par la coopération, l’ONU n’apparaît plus comme le produit défaillant d’une vision au mieux utopique et au pire bureaucratique et bornée. Les délégués soumettent des ébauches de résolutions et des résolutions. Ainsi, la plupart des participants à ce type de débats sont des étudiants en relations internationales, droit ou science politique. Une expérience particulièrement formatrice et valorisée sur les CV par l’attribution d’un diplôme avec pour certains une mention spéciale.

Une nouvelle édition à Lyon

Cette année, grande première, une version lyonnaise du MUN a été organisée à la Manufacture des Tabacs par Maya Chehade avec l’aide d’Interpol. Lors de la cérémonie d’ouverture, de nombreux membres d’Interpol étaient présents et les étudiants ont pu assister à la projection de leur dernière campagne de sensibilisation contre les trafics en tout genres. Ce MUN a été inspiré de la version genevoise auquel l’organisatrice avait pu participer. Cette première édition a regroupé une trentaine d’étudiants de pays différents. Des ressortissants d’Egypte, d’Irlande, de Bulgarie et de Roumanie étaient présents. 

Monsieur Joël Sollier, directeur des affaires juridiques d'Interpol. Crédit Harald Nooij
Monsieur Joël Sollier, directeur des affaires juridiques d'Interpol. Crédit Harald Nooij
Les débats ont alterné entre français et anglais, selon la langue avec laquelle l’orateur était le plus à l’aise. Une cérémonie d’ouverture très officielle avait été organisée, suivi de deux journées de débats avec deux thèmes séparés, le désarmement et la situation en Centrafrique. La semaine s’est clôturée par une assemblée générale regroupant tous les délégués ainsi que la cérémonie de fermeture avec la remise des diplômes, moment de joie et de fierté pour ces étudiants qui ont dû prendre sur leur temps de congé pour participer à l’évènement. 

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